Agenda
sam 05 . 10 . 24   -  9:00

Damien MARAGE - Milieux forestiers

Module1-2

salle 402

Les riches heures, ce sont celles du Duc du Berry, bien sûr. La forêt médiévale occidentale, ici du royaume de France est une forêt «nourricière» dans tous les sens du terme ; pourvoyeuse de ressources pour se chauffer, s'abriter, se recueillir et prier, se déplacer...en un mot indispensable à la vie des sociétés de cette époque. Cette forêt a-t-elle toujours ce rôle central dans nos sociétés? Par quoi a-t-il été remplacé ? Ou se trouvent, à présent, réparties les forêts françaises? dans quels états sont-elles? Quelles sont leurs avenirs à l'heure de l'Anthropocène?

Les écosystèmes forestiers sont parmi les formations végétales les plus complexes de la biosphère. Pour se développer, ces formations végétales ont besoin d'au moins 50 mm de précipitations par an et des températures supérieures à 10°C au moins pendant 4 mois [Whittaker1962]. Selon les statistiques de la FAO, les forêts couvrent 4 milliards d'hectares, soit 400 millions de km2, soit 30 % des terres émergées. Premiers producteurs primaires de la biosphère, elles fournissent 45% de la production totale de matière organique. Les écosystèmes forestiers ont pour principales caractéristiques

1.      la structuration verticale. En fonction de la hauteur des arbres s'opère une stratification du rayonnement solaire (Roussel, 1953) . Cette stratification induit ou pas la stimulation des méristèmes apicaux, ce qui engendre alors une stratification de la végétation plus ou moins complexe. Elle partage cette particularité avec les forêts de Kelp dans les océans.

2.     la durée de vie des organismes. Les arbres sont parmi les organismes les plus longévifs qui soient [Silvertown2001a]. Certains n'hésitent pas à les qualifier d'immortels [Halle1999].

3.     la longueur des processus biologiques. Durée de vie larvaire des coléoptères saproxylophages e.g. Lucanus cervus est de 6 ans [Dajoz1998]; dispersion des populations végétales : Anemone nemorosa 1 à 2 m par siècle [Hermy1994] et écologiques : 300-400 ans pour accomplir un cycle sylvigénétique pour une hêtraie [Koop1987]; la décomposition du bois mort sur environ 80 ans [Harmon1986].

Six heures ne suffiront pas à épuiser le sujet, c'est une évidence. Voici ma règle des 6, qui formeront 36 portraits de phase