Hervé Brédif
- Ouvrages
D. Bourcier, H. Brédif, J. Chevallier, G. Hériard-Dubreuil, S. Lavelle et E. Picavet, 2024. Institutions et transmissions du commun, Mare & Martin, 298 p.
La question des « communs » est ici envisagée sous plusieurs éclairages disciplinaires, représentés par des spécialistes attentifs à la théorie tout autant qu'à la pratique. Réservant une place importante à la discussion d'exemples ou études de cas, l'ouvrage entend aborder l'analyse des communs d'une manière qui aide à comprendre les espoirs dont la notion est porteuse, mais aussi les problèmes que sa concrétisation rencontre dans les faits. La recherche de formes d'organisation ne relevant ni des mécanismes marchands, ni du service public, oblige à sortir des sentiers battus. Les pratiques, les institutions et la transmission du commun doivent être pensées ensemble : tel est le pari intellectuel qui a présidé à la conception du présent recueil et qui lui donne son originalité. L'émergence de nouvelles formes de mise en commun et d'élaboration de normes communes autour de biens ou ressources conduit à valoriser une certaine spontanéité sociale ; mais aborder la question de l'institutionnalisation s'avère primordiale pour que les « communs » d'aujourd'hui contribuent à construire un futur durable, acceptable pour les sociétés et respectueux de l'environnement.
Fruit de déséquilibres successifs, le vivant n'est jamais figé. Notre environnement connaît des bouleversements sans précédent : en moins de 50 ans, 70% des insectes ont disparu et un million d'espèces végétales et animales sont menacées d'extinction dans les prochaines décennies. - Au vu de la crise actuelle, entre catastrophes et opportunités, il convient de définir le vivant dans toute sa diversité. - Aux origines des dérèglements se trouvent des causes et des processus complexes, rarement univoques. - En réponse à cette situation singulière, de nombreuses initiatives et mobilisations voient le jour afin de mieux prendre en charge le vivant. - L'avenir de la biosphère repose aussi sur des politiques à mener, des actions à mettre en place et des équilibres à piloter. Cet atlas, et ses plus de 100 cartes et infographies, mobilise des discours que l'on entend rarement. Les auteurs ne mettent pas seulement l'accent sur la catastrophe en cours mais rappellent surtout la richesse du monde vivant, sa complexité et la profusion de ses interactions.
Brédif H., Simon L., 2021. Biodiversité et Stratégie. Des équilibres dynamiques, Éditions Quæ, 230 p.
La préservation de la biodiversité demande, certes, une révolution de nos rapports à la nature et au vivant ; mais elle requiert aussi une refondation dans nos manières de concevoir les politiques et les stratégies internationales. Trop souvent conçues comme de simples plans d'action, ces dernières se heurtent à la complexité du réel. Face aux dynamiques souvent imprévisibles et changeantes du vivant, les mesures et les solutions principalement techniques aboutissent tôt ou tard à de fâcheuses déconvenues. Alors que la prochaine conférence des parties sur la diversité biologique (COP15) ambitionne de changer de cadre d'action, en se dotant d'une nouvelle plateforme de cibles à atteindre, il est plus que jamais nécessaire de reconsidérer le diagnostic officiel qui sous-tend l'action internationale. Tâche assurément difficile, mais possible, à condition de mobiliser un large éventail d'expertises issues de différentes communautés scientifiques. En s'appuyant sur de nombreux exemples et de multiples recherches, tant en sciences humaines et sociales qu'en sciences de la conservation, et par les mises en perspective inédites qu'il réalise, cet ouvrage propose un diagnostic stratégique profondément renouvelé, ainsi que des leviers pour activer des processus régénératifs en faveur du vivant.
Prisonnières de conceptions binaires opposant l'intérêt particulier à l’intérêt général, le local au global, la vérité scientifique à la volonté politique, la nature à l’humanité, nombre d’approches censées porter remède à la crise écologique tiennent difficilement leurs promesses. La simplicité des diagnostics qu’elles posent se paie au prix fort : en éludant la variété et la complexité des situations concrètes, elles aboutissent souvent à des solutions impraticables et entretiennent un climat de désespoir. Loin du prêt-à-penser habituel qui entoure la question écologique, le présent essai plaide pour une réintégration du facteur humain dans la caractérisation même des problèmes. Reconnaître la richesse des relations des humains au vivant ouvre sur une tout autre lecture des enjeux et fait jaillir de nouvelles perspectives. Il faut s’affranchir du dualisme planète/humanité qui empêche de raisonner à nouveaux frais et stérilise les capacités d’engagement des acteurs. Conçu comme espace de coordination entre acteurs en vue d’objectifs partagés ou d’un projet commun, le territorial – et non le territoire – constitue un levier de changement décisif pour une prise en charge active du vivant. De la terre au ciel, de la biodiversité aux changements climatiques, des initiatives locales et territoriales aux stratégies globales, le présent ouvrage convie le lecteur à un véritable voyage. À l’issue de ce périple se précisent les conditions d’une reconquête de la qualité du vivant, dont celles du contrat territorial.
Peut-on réhabiliter des conditions de vie acceptables dans des territoires ayant subi une contamination chimique ou radioactive ? Comment favoriser une articulation harmonieuse entre des dimensions et des enjeux apparemment contradictoires ? Quelles modalités sont susceptibles d'aider à l'émergence d'une communauté de prise en charge d'un problème complexe et multiacteurs ? De l'île de la Réunion à la plaine de Versailles, du Haut-Béarn aux territoires biélorusses affectés par l'accident de Tchernobyl, les douze cas développés dans cet ouvrage ont été rédigés par des praticiens de la facilitation stratégique. Ils offrent un formidable message d'espérance pour des personnes confrontées à des situations qui paraissent inextricables : en complément des initiatives individuelles et des réponses collectives, un levier majeur de changement peut être activé, celui de l'action en commun.
- Articles
Simon L., Brédif H., 2022. " Face à la crise du vivant, quelle juste place pour les États ? ", Revue Germinal,
Céline Clauzel
- Chapitre d’ouvrages
Bétard F., Gallépy H., Clauzel C., Bilodeau C., Grésillon E., Passy P., Piau T. (2024) – Les mares des Terrasses de Maintenon (Eure-et-Loir), témoins historiques des grands travaux hydrauliques du 17e siècle autour du Canal Louis XIV. In : Canivé J., Sajaloli B., Luglia R. (dir.) : Actes du colloque "Les mares, un patrimoine naturel construit, un patrimoine culturel négligé", sous presse.
Bortolamiol S., Clauzel C. (2023). Humains et non-humains. Un monde commun. Les savoirs des sciences humaines et sociales CNRS Editions., 2023
Afonso E., Callou C., Clauzel C., Giraudoux P., Li L., Conservation du Rhinopithèque de Biet. In Giraudoux, P. (Ed.), 2022. Socio-écosystèmes. L’indiscipline comme exigence du terrain. ISTE - Editions, pp.225-258.
- Articles
Savary, P., Clauzel, C., Foltête, J.C., Vuidel, G., Girardet, X., Bourgeois, M., Martin, F.M., Ropars, L. & Garnier, S., 2024. Multiple habitat graphs: how connectivity brings forth landscape ecological processes. Landscape Ecology, 39:168, https://doi-org.inshs.bib.cnrs.fr/10.1007/s10980-024-01947-4
Clauzel C., Godet C., Tarabon S., Eggert C., Vuidel G., Bailleul M., Miaud C., 2024. From single to multiple habitat connectivity: The key role of composite ecological networks for amphibian conservation and habitat restoration, Biological Conservation 289 https://doi.org/10.1016/j.biocon.2023.110418
Clauzel C., Eggert C., Tarabon S., Pasquet L., Vuidel G., Bailleul M., Miaud C., Godet C., 2023. Analyser la connectivité de la trame turquoise : définition, caractérisation et enjeux opérationnels. Sciences, Eaux et Territoires 43 https://doi.org/10.20870/Revue-SET.2023.43.7642
Clauzel C., 2022. Les réseaux écologiques, une stratégie de conservation pour concilier fonctionnalités écologiques et aménagement du territoire, Géoconfluences. https://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/dossiers-thematiques/changement-global/articles-scientifiques/reseaux-ecologiques
Godet C., Tarabon S., Clauzel C., Coskun T., Liagre S., 2021. Améliorer la transparence écologique des grandes infrastructures de transport. Le cas du réseau autoroutier du groupe Sanef, Revue Sciences, Eaux & Territoires, Hors-Série 77, https://trameverteetbleue.fr/sites/default/files/references_bibliographiques/set-revue-transparence-ecologique.pdf
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Mathide Riboulot-Chétrit
- Podcast
Arbelet-Bonnin D., Sylvain-Bonfanti L., Grésillon E., Riboulot-Chetrit M., Ribrault C., et al., 2024. Au delà de la frontière académique : la recherche participative dans nos jardins. 2024. ⟨halshs-04466429⟩
Depuis 2013, un groupe d’habitants de la commune de Marigny (département des Deux-Sèvres) s’est mobilisé pour interroger les liens entre la façon dont les jardins privés sont perçus et vécus, et la façon dont leurs habitants se positionnent par rapport aux enjeux de biodiversité . Ce questionnement a été développé dans le cadre du programme de recherche participative Nouveaux Commanditaires – Sciences , un programme mis en œuvre par l’Atelier des Jours à venir qui permet à des collectifs de citoyens de commanditer une recherche auprès de chercheurs professionnels, en travaillant avec un médiateur ou une médiatrice. Dans le prolongement d’un travail mené avec O. Bories et F. Kaposztas (2015-2018), suite auquel les habitants se sont notamment positionnés en “habitants-chercheurs” , une nouvelle collaboration s’est mise en place en 2019 avec Mathilde Riboulot-Chetrit (Université Paris 1 Panthéon Sorbonne) et Etienne Grésillon (Université Paris Cité), enseignants-chercheurs en géographie au Laboratoire Dynamiques Sociales et Recomposition des Espaces (UMR 7533 - LADYSS). Les questions sur lesquelles ces deux chercheurs ont été sollicités sont les suivantes : comment les enjeux de biodiversité sont-ils saisis par les habitants de ce territoire ? Qu’est-ce qui façonne leur rapport à la « nature » et leur prise en compte des enjeux environnementaux ? Comment ce rapport à la nature se construit à travers l'expérience dans leur jardin privé, individuellement et collectivement ?
- Ouvrage
Alexandre F., Demailly K.-E., Feveille L., Gresillon E., Riboulot-Chetrit M., Sosa Valdez D. 2022. Jardins de demain, Presses Universitaires de Valenciennes, Collection Jardins et Société, 414 p.
Ce volume scrute un horizon incertain, où se mêlent l'inquiétude, mais aussi l'espérance que les jardins participent à relever les défis du XXIe siècle, qu'il s'agisse de valoriser un patrimoine hérité d'un glorieux passé ou d'inventer un aménagement de l'espace soucieux de concevoir une ville plus solidaire et plus écologique.
-
Chapitres d'ouvrage
Riboulot-Chetrit M, 2022. Conclusion de la quatrième partie. Jardiner au XXIe siècle.. Presses Universitaires de Valenciennes. Jardins de demain, Jardins & Société ; 5, 2364240883.
Riboulot-Chetrit M. 2021. Encourager l'attention au vivant dans les jardins domestiques pour dépasser le paradoxe entre esthétique et jardinage écologique. in Brune C. (Dir), Jardins, lieux de paradoxes, Silvana Editoriale.
Riboulot-Chetrit, M., Simon, L., Raymond, R., 2018. Making space for disorder in the garden: developing biophilia to conciliate esthetics and biodiversity, in Glatron, S., Granchamp, L., (Dir.) The Urban Garden. City Shaping the City with Gardens through History, Springer.
Riboulot-Chetrit M., 2018. Les habitants et leur jardin du cœur de l'agglomération parisienne, une relation multidimensionnelle : de l'espace intime à une attention manifeste au vivant. in Caiozzo, A., Foulon, B., (Dir.) Etudier le jardin en Sciences humaines et sociales. Méthodologie, problèmes et enjeux. Valenciennes, PUV.
Demailly, K.-E., Raymond, R., Riboulot-Chetrit M., Simon, L., 2016. Continuités écologiques et réseau d'acteurs face au changement climatique en ville : l'exemple des petits espaces verts urbains, in Jeudy, O., Nussaume, Y., Persinaki, A.-M. (Eds), Paysages urbains [parisiens] et risques climatiques, Archibooks, 258-267.
- Articles
Pech, P., Clévenot, L., Fourès, J.-M., Giney, D., Lavaux, S., Lémeri, J., Riboulot-Chetrit M., Thuillier, L., 2017. Eviter, réduire, compenser. Le cas des infrastructures linéaires de transport, un double effet sur le foncier, Revue Foncière, sept-oct, 16-22.
Riboulot-Chetrit M., 2015. Les jardins privés : de nouveaux espaces clés pour la gestion de la biodiversité dans les agglomérations ? Articulo - Journal of Urban Research, Articulo - Revue de sciences humaines
Jérôme Canivé
- Publications et communications
Canivé J., Sajaloli B., Luglia R. (dir.) Actes du colloque "Les mares, un patrimoine naturel construit, un patrimoine culturel négligé", Barenton-Bugny et Laon (Aisne), 20-22 octobre 2022, sous presse
CANIVE J., VIVIEN A., RANNOU K., 2019. Pour une nouvelle gouvernance autour des usages des mares des Hauts-de-France, p 109-112 In « Documents phytosociologiques – Actes du colloque international de Bailleul 2017 – valeurs et usages des zones humides », CATTEAU E. & GODET M., Conservatoire Botanique du Massif Central, Société Française de Phytosociologie, Série 3, Volume 12.
CANIVE J., LAPLACE-DOLONDE A., GREGOIRE F., SAJALOLI B., PENIT G., 2000. La fonction tampon des hydrosystèmes tourbeux : l’exemple des marais de la Souche (Aisne, France) p 143-156 In « L’eau, de la cellule au paysage », WICHEREK S. Ed scientifique. Elsevier, 424 p.
CANIVE J., LAPLACE-DOLONDE A., 2001. Contribution orale au séminaire de restitution du PNRZH « Typologie des Tourbières de France », Toulouse
CANIVE J., LAPLACE-DOLONDE A., 2001. Historique des usages et jeux d’acteurs autour de l’eau dans les tourbières. Poster exposé au Colloque « Hydrosystèmes, paysages, territoires », Lille
- Etudes et expertises
SAVAUX M., CANIVE J., 2022. Etude de l’impact de la fertilisation sur les prairies de la RNN de l’Estuaire de la Seine - Etude réalisée pour le compte de la Maison de l’Estuaire.
SAVAUX M., CANIVE J., 2020. Etude fonctionnelle des baissières du secteur du Hode au sein de la RNN de l’Estuaire de la Seine – Etude réalisée pour le compte de la Maison de l’Estuaire.
SAVAUX M., CANIVE J., 2017. Evaluation du deuxième plan de gestion et rédaction du troisième plan de gestion de la RNN du Marais de Vesles-et-Caumont – Etude réalisée pour le compte de l’association La Roselière.
CANIVE J., TESSIER M., 2016. Cartographie des sols de la RNN de l’Estuaire de la Seine, étude réalisée pour le compte de la Maison de l’Estuaire.
CANIVE J., RENY M., 2012-2015. Mission d’appui à la concrétisation des projets Trame Verte et Bleue d’intérêt régional auprès des collectivités. Pour le compte du Conseil Régional du Nord-Pas de Calais.
Plus de 25 diagnostics pédologiques et fonctionnels des zones humides réalisés pour le compte de commanditaires publics et privés.
Catherine Carré
- Ouvrages
Lestel L., Carré C., (dir.), 2017. Les rivières urbaines et leur pollution : Berlin, Bruxelles, Milan et Paris, 1850-2010, Editions Quae, 296 p.
En deux siècles, les rivières traversant les villes européennes sont passées de réceptacle de tous leurs rejets à un milieu aquatique vivant, à préserver et à intégrer à la ville. Pour autant, ce retournement de perspective s’est produit alors que l’urbanisation et l’industrialisation conjointe des villes depuis le XIXe siècle avaient entraîné le sacrifice de leurs rivières. Les quatre métropoles de Bruxelles, Berlin, Milan et Paris ont été choisies car situées sur des rivières ayant un débit faible, voire très faible. Elles ont généré pendant longtemps des pressions telles que le fonctionnement des rivières s’en est trouvé modifié, au point de compromettre la préservation de leurs fonctionnalités. Avec un regard interdisciplinaire —entre écologie, hydrologie et sciences sociales—les auteurs reconstruisent ici la connaissance qu’ont eue les sociétés du fonctionnement de ces rivières, décrivent les techniques de surveillance des cours d’eau et énumèrent les actions menées pour améliorer leur état. Puis ils évaluent l’efficacité des réponses apportées, à travers l’évolution de l’état des rivières et de leurs populations piscicoles, utilisées ici comme traceur des pressions exercées et des réponses du milieu aquatique. Ces études de cas illustrent la diversité des trajectoires des couples ville-rivière et l’absence de causalité entre la connaissance de la qualité des cours d’eau, leur surveillance et les décisions prises. Elles révèlent l’importance des choix politiques pour ces quatre villes —indépendamment des moyens financiers et techniques disponibles— et fournissent un retour d’expérience pour les très grandes villes du monde qui se retrouvent, un siècle plus tard, confrontées aux mêmes défis.
Carré C., Deutsch J-C., 2015. L’eau dans la ville, Editions de l’Aube, 320 p.
L’eau est vitale pour les hommes. Mais la montée en puissance des villes complique les relations entre l’eau et l’homme. Rareté de la ressource, risque d’inondation, problèmes technologiques… L’eau, bien public, doit-elle être gérée par le public ? Trustée par de grandes entreprises privées ? Quid de l’eau dans les pays du Sud ? La gestion urbaine de l’eau est au cœur de nombreux débats – nationaux et internationaux –, car l’eau est un enjeu majeur, aussi bien du point de vue de la préservation de l’environnement que du bon fonctionnement du milieu urbain. Un essai documenté, précis, sur une question centrale trop souvent ignorée, qui fait comprendre la complexité du sujet et expose clairement les enjeux.
Carré C., 2011. Les petites rivières urbaines d’Île-de-France, Programme Piren-Seine, Agence de l’Eau Seine Normandie, 85 p.
Définies comme des rivières dont la majeure partie du bassin versant est urbanisée, les petites rivières urbaines d’île-de- France sont un objet d’analyse particulièrement riche. Mené à partir d’un programme interdisciplinaire alliant sciences sociales et sciences de l’environnement et portant sur quatre rivières (la Bièvre, l’Orge, l’Essonne et le Grand Morin), le présent fascicule ouvre plus largement la réflexion sur l’ensemble des petites rivières urbaines. Si l’exigence d’une continuité du cours d’eau et d’une vision globale de la rivière s’impose aux scientifiques comme aux gestionnaires, le constat est fait d’une segmentation toujours active du cours d’eau et des milieux. En parallèle, se dessine une tendance générale d’un passage d’une gestion hydraulique du cours d’eau, d’une définition de la rivière en fonction des usages économiques et sociaux rendus aux hommes, vers une gestion écologique du cours d’eau et des milieux. La protection du cours d’eau doit alors assurer la préservation de la ressource en eau et des services écologiques : dilution de la pollution résiduelle, zone d’expansion des inondations, maintien de la biodiversité... Cette tendance va de pair avec une plus grande place faite par la ville à la rivière, différents scénarios étant envisageables depuis la continuation de la couverture jusqu’à la réouverture du cours d’eau, dans un rapport de forces permanent entre le développement de l’urbanisation et la protection des milieux naturels. Ces renversements suscitent des contradictions, avec des tensions entre les usages et les valeurs en place et les usages et les valeurs possibles, entre les équilibres existants de la rivière (emplacement des berges, stabilité des fondations des maisons, protection contre les inondations) et les états attendus (rétablissement de la circulation des sédiments et des espèces, fonctionnement du cours d’eau nécessitant le moins d’entretien possible). La construction d’une vision commune du cours d’eau semble possible, pour réduire ou résoudre ces contradictions. Dans la recherche d’une conciliation d’un maximum d’usages de l’eau et des milieux, il existe des lieux de confrontation des visions et des usages du cours d’eau. Toutefois, ceux-ci fonctionnent davantage comme des lieux de légitimation des projets que comme lieux de co-construction.
- Articles
Hellier E., Carré C., Dupont N., 2019. Des représentations concurrentes de l'eau dans les projets urbains.Le cas des Prairies Saint-Martin à Rennes. Revue du Sud-Ouest.
Clauzel C., Gardin J., Carré C., Sourdril A., Fofak R., 2018. "Les Temps des territoires. Introduction au dossier thématique". Développement durable et territoires, Réseaux "Développement durable et territoires fragiles", juin 2018, 9 (2)
Meybeck M., Lestel L., Carré C., et al., 2016. "Trajectories of river chemical quality issues over the longue Durée : the Seine River (1900s-2010)", Environmental Science and Pollution Research, p. 1-17
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Laurent Simon
-
Ouvrages
Boulier J., Simon L., 2022. Atlas des forêts dans le monde, Autrement, 95 p.
Espace de nature, la forêt revêt en réalité de multiples visages. Les forêts sont des territoires depuis longtemps utilisés et transformés : réserves de ressources, elles sont soumises à de multiples contraintes. Pour comprendre ce milieu complexe, il est indispensable de :
• Définir les forêts : forme, diversité, utilisation et usage.
• Déterminer les ressources disponibles en bois pour le chauffage, la construction, l’industrie.
• Préserver et gérer durablement les services rendus par les forêts (nourriture, loisirs…) grâce à des certifications, voire des foresteries alternatives.
• Spécifier les menaces : agriculture intensive, pollution, incendies, réchauffement climatique ou urbanisation incontrôlée.
• Délimiter les zones de conflits : zones stratégiques, les forêts deviennent des lieux de contrebande ou de refuge.
Cet atlas, avec ses plus de 100 cartes, infographies et documents, raconte la diversité des forêts mondiales et éclaire les enjeux de leur sauvegarde pour éviter la perte de biodiversité et permettre une gestion forestière plus durable.
Brédif H., Simon L., 2021. Biodiversité et Stratégie. Des équilibres dynamiques, Éditions Quæ, 230 p.
La préservation de la biodiversité demande, certes, une révolution de nos rapports à la nature et au vivant ; mais elle requiert aussi une refondation dans nos manières de concevoir les politiques et les stratégies internationales. Trop souvent conçues comme de simples plans d'action, ces dernières se heurtent à la complexité du réel. Face aux dynamiques souvent imprévisibles et changeantes du vivant, les mesures et les solutions principalement techniques aboutissent tôt ou tard à de fâcheuses déconvenues. Alors que la prochaine conférence des parties sur la diversité biologique (COP15) ambitionne de changer de cadre d'action, en se dotant d'une nouvelle plateforme de cibles à atteindre, il est plus que jamais nécessaire de reconsidérer le diagnostic officiel qui sous-tend l'action internationale. Tâche assurément difficile, mais possible, à condition de mobiliser un large éventail d'expertises issues de différentes communautés scientifiques. En s'appuyant sur de nombreux exemples et de multiples recherches, tant en sciences humaines et sociales qu'en sciences de la conservation, et par les mises en perspective inédites qu'il réalise, cet ouvrage propose un diagnostic stratégique profondément renouvelé, ainsi que des leviers pour activer des processus régénératifs en faveur du vivant.
- Articles
Brédif H., Simon L. 2023. Accord de Kunming-Montréal sur la biodiversité : pourquoi on peut vraiment douter de son efficacité, THE CONVERSATION
Simon L., Brédif H., 2022. Face au vivant, quelle juste place pour les Etats ? Germinal, 10 p.
Simon L., Brédif H., 2021. Biodiversité : la voie douteuse de la Constitution, Paysans et société, n°386, p. 5-10
Capon M., Lysaniuk B., Godard V., Clauzel C., Simon L., 2021. Characterizing the landscape compositions of urban wildlife encounters : the case of the stone marten (Martes foina), the red fox (Vulpes vulpes) and the hedgehog (Erinaceus europaeus) in the Greater Paris area. Urban Ecosystems, 24(5), 885-903.
Bortolamiol S., Raymond R., Simon L., 2017. Territoires des humains et territoires des animaux : éléments de réflexions pour une géographie animale, Annales de géographie, n° 176, p. 387-407 H.,
Brédif H., Simon L., Valenzisi M., 2017. Stakeholder motivation as a means toward a proactive shared approach to caring for biodiversity : application on Plateau de Millevaches. Land Use Policy, 61, 12-23
Mimet A., Pellissier V., Houet T., Julliard R., Simon L., 2016. A holistic landscape description reveals that landscape configuration changes more over time than composition : implications for landscape ecology studies. PloS, 11(3), e0150111
Simon L., Raymond R., 2015. Les espaces urbains : un système complexe de territoires d'expériences pour la conservation de la biodiversité in : Mathevet R., Godet L., (sous la dir.), 2015. Pour une géographie de la conservation. Biodiversités, natures et sociétés. L'Harmattan, Paris, 400 p.
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